Pollinisation et compatibilité des variétés

La pollinisation de l'olivier (famille des Oleacées) est très complexe et moins connue que d'autres espèces fruitières comme le pommier ou l'abricotier. Cependant les travaux engagés depuis quelques années avec les chercheurs des laboratoires EvoEcoPaleo, UMR-CNRS 8198, Lille et CRBE, CNRS/Université de Toulouse III-Paul Sabatier, ont permis, d’une part, de confirmer que l’olivier, n’est pas autogame (ne s'autofécondant que très rarement), et surtout de découvrir un système génétique particulier contrôlant les compatibilités de croisement entre variétés. C'est un système comportant seulement deux groupes de compatibilité (contrairement aux systèmes très diversifiés décrits dans la plupart des autres familles de plantes), impliquant qu’une variété ne peut se croiser qu'avec la moitié des autres variétés (voir le tableau suivant). Ainsi, la fécondation des fleurs est impossible entre variétés appartenant au même groupe, elle est forcément entre variétés de groupes différents.

Bien sûr il faut également que les floraisons soient synchrones et qu’il n’y ait pas de caractère de stérilité du grain de pollen ou de l’ovaire pour qu’il y ait nouaison et formation d’un fruit.

Par ailleurs, il se pourrait qu’il existe des affinités entre certaines variétés, impliquant des croisements préférentiels, mais leur étude n’est pas aisée et nous ne disposons pas d'informations à ce propos.

Rappelons que :

• le vent est le principal porteur du pollen (pollinisation anémophile) (une fleur sera quasiment toujours pollinisée par le pollen émis par une autre fleur). Les arbres polliniseurs doivent être assez proches des arbres à polliniser mais on ne connaît pas la distance maximale entre deux arbres.
• les fleurs sont regroupées en inflorescences.
• l'olivier est une espèce andro-monoïque c'est-à-dire que sur un même pied se trouvent des fleurs hermaphrodites (également appelées fleurs parfaites) et des fleurs unisexuées, mâles, qui sont donc des fleurs imparfaites et qui ne pourront donc être que support de pollen. Pour rappel, une fleur parfaite comporte un appareil reproducteur mâle constitué de deux étamines qui portent un volumineux sac de pollen et un appareil reproducteur femelle, le pistil, qui s'il est fécondé, évoluera en olive. Il peut exister des fleurs imparfaites liées également à l'atrophie du pistil, dépendant de divers facteurs qui peuvent être génétiques, en lien avec une mauvaise conduite culturale (fertilisation, irrigation, état sanitaire du feuillage) ou bien des aléas climatiques (stress hydrique et gelées de printemps).

État des lieux du typage des diverses variétés françaises d’après les analyses génétiques effectuées par deux laboratoires :

Légende :

Si vous appartenez à une aire en Appellation d'Origine Protégée (AOP), le tableau ci-dessous vous renseignera sur le choix des variétés à utiliser :